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Résistance Pédagogique 16
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9 février 2011

Des inspecteurs qui désobéissent?

Communiqué du SNPI-FSU sur le plan maths-sciences de Luc Chatel Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par SNPI-fsu  
31-01-2011

Nouveau plan pour relancer les maths et les sciences à l’école :


Sisyphe commence à gronder !

 
Le SNPI-FSU découvre avec stupéfaction le nouveau plan de relance des maths et des sciences à l’école lancée par Luc Chatel. Cette annonce est un véritable déni des réalités et des efforts des enseignants et des inspecteurs depuis des années. Le ministre prend les Français, les enseignants et les inspecteurs pour des amnésiques chroniques.

 

En effet, déjà en 2007 un de ses prédécesseurs, Gilles de Robien, avait rédigé une circulaire d’instruction pour la généralisation d’une séance quotidienne de calcul mental. Elle est appliquée !

Dans la suite du plan de rénovation de l’enseignement des sciences et la technologie de 2000 (PRESTE), les programmes de 2002, « révoqués » par le prédécesseur immédiat du ministre, Xavier Darcos, insistaient avec intelligence sur la didactique des sciences, en harmonie avec les principes du dispositif « la main à la pâte » pour développer l’observation, l’expérimentation et la problématisation des travaux d’élèves. Malgré des programmes 2008 indigents en matière de didactique, les inspecteurs et les conseillers pédagogiques continuent de promouvoir ces orientations pédagogiques validées par la communauté scientifique.

Enfin, dans la plupart, sinon dans la totalité des inspections académiques, il existe depuis longtemps un inspecteur de l’Éducation nationale particulièrement missionné pour la didactique des mathématiques et un autre pour celle des sciences.

Le nouveau plan du ministre ne fait qu’inventer ce qui existe déjà ! Il ne résoudra donc rien.

S'il y a difficulté  à enseigner aujourd’hui, les causes  sont à trouver dans les faiblesses suivantes :

  • Le jeu politique de ministres qui redécouvrent, comme si c’était des nouveautés dues à leur clairvoyance, des pratiques en œuvre depuis longtemps (par exemple, le retour aux fondamentaux, véritable marronnier de toutes les réformes depuis au moins 1985). Ce faisant, ces ministres ne cessent de déstabiliser les enseignants en laissant croire aux Français qu’avant leur décision médiatique, rien de bien ne se faisait dans les classes.
  • La déficience de la formation continue dont le volume n’a cessé de diminuer depuis 2005, tout particulièrement dans le domaine des sciences.
  • La semaine de classe de 24 heures sur quatre jours qui se traduit par un émiettement des apprentissages sur un rythme stressant pour les enseignants et pour les élèves ainsi qu’à une réduction du temps disponible pour les exercices de calcul réfléchi ou mental et de mémorisation,
  • La diminution drastique d’année en année des crédits pédagogiques d’État qui sont pratiquement réduits à néant cette année pour les écoles primaires.
  • La fatigue morale d’une école qui subit une politique de régression intensive sur le plan budgétaire et fonctionnel, mais aussi sur le plan de la cohérence des ambitions depuis 2005. Force est de constater que tout n’est que critique et dénigrement d’État, relayé par les pires adversaires de l’école publique.


Le SNPI-FSU pense que cette dernière déclaration est un véritable camouflet à tous les inspecteurs. L’école gronde de plus en plus devant tant d’impéritie et d’inconséquence médiatico-politique. Cela peut mal finir ! Sisyphe n’est plus heureux.

 

Les Lilas, le 31 janvier 2011


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