Le
SNPI-FSU découvre avec stupéfaction le nouveau plan de relance des
maths et des sciences à l’école lancée par Luc Chatel. Cette annonce est
un véritable déni des réalités et des efforts des enseignants et des
inspecteurs depuis des années. Le ministre prend les Français, les
enseignants et les inspecteurs pour des amnésiques chroniques.
En effet, déjà en 2007 un de ses prédécesseurs, Gilles de Robien,
avait rédigé une circulaire d’instruction pour la généralisation d’une
séance quotidienne de calcul mental. Elle est appliquée ! Dans
la suite du plan de rénovation de l’enseignement des sciences et la
technologie de 2000 (PRESTE), les programmes de 2002, « révoqués » par
le prédécesseur immédiat du ministre, Xavier Darcos, insistaient avec
intelligence sur la didactique des sciences, en harmonie avec les
principes du dispositif « la main à la pâte » pour développer
l’observation, l’expérimentation et la problématisation des travaux
d’élèves. Malgré des programmes 2008 indigents en matière de didactique,
les inspecteurs et les conseillers pédagogiques continuent de
promouvoir ces orientations pédagogiques validées par la communauté
scientifique. Enfin, dans la plupart, sinon dans la totalité des
inspections académiques, il existe depuis longtemps un inspecteur de
l’Éducation nationale particulièrement missionné pour la didactique des
mathématiques et un autre pour celle des sciences. Le nouveau plan du ministre ne fait qu’inventer ce qui existe déjà ! Il ne résoudra donc rien. S'il y a difficulté à enseigner aujourd’hui, les causes sont à trouver dans les faiblesses suivantes :
- Le
jeu politique de ministres qui redécouvrent, comme si c’était des
nouveautés dues à leur clairvoyance, des pratiques en œuvre depuis
longtemps (par exemple, le retour aux fondamentaux, véritable marronnier
de toutes les réformes depuis au moins 1985). Ce faisant, ces ministres
ne cessent de déstabiliser les enseignants en laissant croire aux
Français qu’avant leur décision médiatique, rien de bien ne se faisait
dans les classes.
- La déficience de la formation continue dont le
volume n’a cessé de diminuer depuis 2005, tout particulièrement dans le
domaine des sciences.
- La semaine de classe de 24 heures sur
quatre jours qui se traduit par un émiettement des apprentissages sur un
rythme stressant pour les enseignants et pour les élèves ainsi qu’à une
réduction du temps disponible pour les exercices de calcul réfléchi ou
mental et de mémorisation,
- La diminution drastique d’année en
année des crédits pédagogiques d’État qui sont pratiquement réduits à
néant cette année pour les écoles primaires.
- La fatigue morale
d’une école qui subit une politique de régression intensive sur le plan
budgétaire et fonctionnel, mais aussi sur le plan de la cohérence des
ambitions depuis 2005. Force est de constater que tout n’est que
critique et dénigrement d’État, relayé par les pires adversaires de
l’école publique.
Le SNPI-FSU pense que cette dernière
déclaration est un véritable camouflet à tous les inspecteurs. L’école
gronde de plus en plus devant tant d’impéritie et d’inconséquence
médiatico-politique. Cela peut mal finir ! Sisyphe n’est plus heureux.
Les Lilas, le 31 janvier 2011 |