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7 juin 2010

La semaine scolaire selon le désobéisseur Refalo

07/06/2010

La semaine scolaire selon le désobéisseur Refalo

Alain REFALO 2 septembre 2009 bis photo Delio-1 SOCIÉTÉ. Ce lundi 7 juin, s’ouvre à Paris la conférence nationale sur les rythmes scolaires à l’initiative du ministre de l’Éducation Nationale.

Alain Refalo, l’instituteur de Colomiers chef de file des enseignants-désobéisseurs suggère à Luc Chatel d'organiser la semaine scolaire en cinq jours de cinq heures de classe avec réduction des congés d'été, «dans l’intérêt de l’enfant».

LibéToulouse :Comment abordez-vous cette conférence sur les rythmes scolaires ?

Alain Refalo : Depuis l’ère Darcos, ce dossier était bloqué. Il avait autoritairement supprimé le samedi matin et imposé de fait la semaine de 4 jours. Il semble qu’à l’inverse de son prédécesseur, Luc Chatel aborde ce débat dans un esprit d’ouverture. Prenons donc au mot le ministre et osons formuler de «manière dépassionnée», et «à froid», des propositions pour l’école primaire:

Quelles propositions faites-vous, en l'occurrence?

Alain Refalo : Aujourd’hui, le débat ne porte plus sur le maintien ou non de la semaine de quatre jours. Celle-ci est unanimement condamnée par la communauté éducative et scientifique. Elle génère davantage de fatigue et de stress et elle est fortement préjudiciable aux apprentissages des enfants. C’est pourquoi le gouvernement doit imposer le cadre de la semaine de 5 jours pour toutes les écoles, quand bien même beaucoup d’enseignants seraient attachés à leur mercredi matin.

Mais cela ne sera pas suffisant. Le véritable changement sera d’alléger significativement la journée scolaire à 5 heures de classe, ce qui est la moyenne en vigueur dans beaucoup de pays européens. Il faut en en effet en finir avec une journée beaucoup trop longue pour les enfants qui, par ailleurs, ont le même volume horaire. Et cela, qu’ils aient trois ou onze ans.

Quid des deux heures d’aide personnalisée pour les élèves en difficulté que vous refusez d’appliquer? 

Alain Refalo : Cette proposition se heurte à un obstacle de taille, celui des 2 heures d’aide personnalisée pour les élèves en difficulté situées hors temps scolaire, mais qu’il faut comptabiliser pour organiser la semaine scolaire. Avec 24 heures par semaine pour les élèves -temps obligatoire-, il est possible d’aménager la semaine de 5 jours en allégeant la journée scolaire. Avec 24h + 2h, même si le mercredi matin est rétabli, la journée scolaire sera toujours de 6h.

C’est pourquoi la seconde décision courageuse du ministre sera d’abroger les deux heures d’aide personnalisée. Non pas pour pénaliser les élèves en difficulté, mais pour aménager qualitativement la semaine d’abord pour le plus grand profit de ces élèves. Selon les rapports officiels publiés depuis un an, ce dispositif est loin d’être efficace. Il ne permet pas d’atteindre l’objectif de réduire significativement l’échec scolaire. Les enseignants doivent trouver des réponses pertinentes et diversifiées pour lutter contre l'échec scolaire dans le cadre du groupe-classe. Ce qui renvoie à la nécessité d'une véritable formation pédagogique, actuellement sacrifiée sur l'autel des restrictions budgétaires.

En supprimant ces 2 heures, nous arrivons à une semaine de 23 heures de classe par semaine (4 jours à 5 heures et le mercredi à 3 heures), soit 828 heures par an. L’heure manquante hebdomadaire est rattrapée annuellement sur les vacances scolaires d’été qui seront réduites de 8 à 10 jours. Il faudra également respecter l'alternance 7 semaines de classe et 15 jours de congés, malgré l'opposition prévisible de l'industrie du tourisme.

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